Leadership et autorité : Les clés pour la femme manager dans le secteur de la santé

L’exercice de l’autorité pour une femme dans le management est souvent confronté à un héritage politique, économique et social très masculinisé. De nombreuses études montrent que certaines femmes ressentent un malaise dans l’exercice de leur légitimité managériale et peuvent la confondre avec l’autoritarisme. Le véritable leadership s’affirme, lui, dans l’authenticité et la capacité à inspirer confiance.

L’autorité naturelle se construit en laissant de la place aux autres. Dans le management du secteur de la santé, le leadership doit être adapté non seulement à la personnalité de la femme manager, mais surtout aux besoins de ses équipes, en fonction de leur motivation et de leur niveau de compétence.
Quatre styles de management sont identifiés pour exercer son autorité de façon adaptée :

• Style Directif (Structurer) : Adapté aux équipes peu compétentes et peu motivées.
• Style Formatif (Mobiliser) : Pour les équipes peu compétentes mais très motivées.
• Style Participatif (Associer) : Pour les équipes très compétentes mais peu motivées.
• Style Délégatif (Responsabiliser) : Pour les équipes à la fois très compétentes et très motivées.

En adoptant le style le plus pertinent à la situation, la femme manager établit une autorité basée sur la pertinence et le respect, et non sur la seule imposition.

Des réflexes ancestraux et des stéréotypes peuvent freiner l’expression libre de l’autorité féminine. Des expressions comme juger qu’une femme qui fait preuve de leadership et de charisme comme « une femme qui en a » témoignent de la nécessité de changer ces représentations mentales figées. Affirmer son leadership exige de ne pas se sentir mal à l’aise dans l’exercice de son autorité et de ne pas confondre celle-ci avec l’autoritarisme.

Le doute et le sentiment d’illégitimité constituent une barrière majeure pour la progression de la carrière de la femme dans le management du secteur de la santé. Des phrases comme « Je ne sais pas me vendre/négocier/faire du réseau… » ou « je n’ai pas le niveau pour tel poste… » sont des barrières que beaucoup se mettent souvent toutes seules. Ce manque de confiance en soi est en partie dû à l’absence de « figures de référence » féminines dans les rôles de leadership.

Pour débloquer son potentiel et avancer dans sa carrière, la femme manager doit développer activement sa confiance en soi.

• Encourager la « Wonderwoman » Intérieure : Il est crucial de cultiver la voix encourageante qui rappelle les accomplissements et les défis déjà surmontés, plutôt que la voix qui critique les erreurs.
• Les « Power-Pose » : Adopter pendant cinq minutes une position de puissance physique envoie à votre cerveau le message que vous êtes en maîtrise.
• Passer à l’Action : Surmonter un défi renforce le sentiment d’être efficace et performante, ce qui se traduit par une confiance en soi accrue. Il faut se lancer en ayant des conversations compliquées, en interagissant avec des personnes plus seniors, ou en partageant ses opinions lors de grandes réunions.

Un autre frein majeur au leadership et à la carrière est le besoin d’être parfaitement préparée ou surqualifiée pour agir. Les études montrent que les femmes, même surqualifiées et trop préparées, se retiennent, tandis que les hommes sous-qualifiés n’hésitent pas à agir. Sortir du syndrome de l’imposteur : oser le leadership sans perfectionnisme.
Pour s’en libérer :

• Discerner le fait de la peur : Utiliser l’outil mental simple suivant : est-ce « un fait concret avéré » ou « une appréhension, une histoire que je me raconte » ? Il est dit que seulement 8% de nos peurs sont fondées sur une menace concrète. Si c’est un fait, on le traite ; si c’est une peur, on l’ignore et on avance.
• Communiquer sur ses actions : Il faut savoir expliquer ce que l’on fait et les efforts fournis. Le savoir-faire ne suffit pas ; le faire savoir est tout aussi important pour la reconnaissance et l’autorité.

L’équilibre vie pro/vie perso a longtemps été considéré comme le privilège exclusif de la femme dans le secteur de la santé. Cependant, il devient progressivement un sujet abordé par les hommes en coaching également. Réussir à gérer cet équilibre est fondamental pour la carrière et le bien-être de la femme manager.

L’atteinte de l’équilibre vie pro/vie perso n’a pas « LA bonne façon de faire », mais exige de trouver la méthode qui convient vraiment à chacun. Et si on ne s’y atèle pas, le risque de burn-out (épuisement professionnel) guette…

• Prioriser l’énergie : Lister ce qui, dans le quotidien, donne ou pompe de l’énergie. Il faut prioriser ce qui donne de l’énergie et tenter de limiter le reste.
• Définir des limites : Sanctuariser sa vie personnelle en définissant des limites à ne pas franchir.
• Se concentrer sur soi : Il est indispensable de prendre soin de soi, y compris pendant le temps de travail. Il faut se donner le droit de respirer et reprendre la main.
• Clarté et priorités : Être claire sur ce que l’on veut atteindre et se fixer des priorités, ce qui entraîne moins de culpabilité.

Parfois, l’accès à un poste de management ou de leadership peut donner l’impression d’être choisie pour ce que l’on représente (un « quota de femmes ») plus que pour ses compétences. Au lieu de voir cela comme un poste au rabais, il faut l’accepter comme une opportunité de faire bouger les lignes et de devenir un « rôle modèle ». L’autorité et la légitimité s’imposeront par la suite grâce au management exercé.

Le coaching et la formation représentent un levier essentiel pour aider les femmes à identifier le leadership qui leur ressemble.

Le coaching individuel ou collectif permet d’accompagner la femme manager sur les thématiques clés :

• Gestion des peurs : Aider à différencier les faits des peurs pour éviter l’appréhension qui peut mener à l’échec ou au refus d’entrer dans la course à la carrière.
• Affirmation de l’autorité : Travailler la posture et la communication pour incarner l’autorité avec aisance et clarté au travail comme à la maison.
• Recherche d’équilibre : Identifier, à l’aide d’outils, ce qu’il faut tenir de ce qu’il faut lâcher, et construire un mantra de sérénité pour accepter ce qui ne peut pas être changé.

En conclusion, la femme manager est un pilier fondamental pour l’avenir et le management du secteur de la santé. Son accession au leadership ne dépend pas seulement de ses compétences (qui sont avérées), mais de sa capacité à développer sa confiance en soi, à dépasser les stéréotypes et à revendiquer une autorité pleine et entière. Les institutions, à travers la formation et le coaching, ont la mission de soutenir cette évolution pour que le secteur de la santé bénéficie pleinement de ce leadership féminin.